lundi 26 décembre 2011

La Vierge au Serpent de Martailly

La Vierge au serpent de l'église de Martailly

Sa restauration et son histoire


Depuis bien longtemps, la Vierge située sur la droite du choeur de notre église tendait tristement ses bras, en signe de salut bienfaiteur, mais dépossédée de ses mains ouvertes...


Un des habitants ayant exprimé son désir de voir cette statue retrouver toute son intégrité, il fut bien facile de lui présenter Annick Ortin, associée de "Pierres et Mémoire", qui prit donc en charge avec bonheur cette restauration. Celle-ci fut bien volontiers parrainée, en ces circonstances, par cette association vouée à la sauvegarde du patrimoine local, et chargée du secret de ce don anonyme.


Or, ayant porté la statue dans son atelier, Annick lui rendit ses mains avec talent, mais aussi, constatant l'état de dégradation de l'ensemble de l'oeuvre, elle ne voulut la restituer à l'église qu'après lui avoir consacré de nombreuses heures d'une véritable restauration.


Vous constaterez ci-dessous l'amélioration remarquable apportée ainsi à cette statue, depuis son arrivée à l'atelier d'Annick jusqu'à son retour à l'église.



Outre naturellement le discret donateur martaillon qui participa financièrement à cette opération, nous devons donc aussi remercier notre artiste locale qui a su consacrer tout son talent à la renaissance de cette Vierge, témoin attentif de tous les évènements religieux que vécut notre église depuis sa consécration en 1825 ou plutôt quelques années plus tard...


Ceci nous amène en effet à faire référence à un évènement historique, correspondant justement à cette époque des années 1830.


Vous avez certainement remarqué que la Vierge est représentée debout, écrasant de ses pieds un serpent. Certains érudits diront qu'elle écrase le démon du jardin d'Eden et qu'elle est une allégorie de la Vouivre foulant ce serpent de la terre, symbole des énergies souterraines.


Mais ce qui peut paraître le plus étonnant, c'est qu'elle est également visible à Paris en l'église Saint-Sulpice, au fond de sa grande nef.



Sous les voûtes de cette église réputée, la statue de la Vierge écrasant aussi un serpent sous ses pieds serait en fait la représentation des apparitions de la Vierge à Catherine, une jeune novice des Filles de la Charité, rue du Bac à Paris, en 1830.


Précisément le 27 novembre, la Vierge apparut donc par deux fois à Catherine dans la chapelle et, la seconde fois, "elle vit comme deux tableaux en fondu enchaîné dans lesquels la sainte Vierge était debout sur un demi globe terrestre, ses pieds écrasant un serpent".


La Vierge demanda alors à Catherine que l'on frappe une médaille à son effigie. La "médaille miraculeuse" fut ainsi créée puis diffusée à des millions d'exemplaires dans le monde depuis cette date et jusqu'à nos jours.


D'ici à supposer que dans les années qui suivirent la construction de l'église de Martailly et où l'on compléta sa décoration par plusieurs statues, cet évènement miraculeux, qui eut un tel retentissement, influença l'inspiration de l'artiste, il n'y a qu'un pas ...


Ce qui démontre que nos modestes statues peuvent évoquer de bien étranges évènements.


Que nous réservent alors d'autres statues qui se cachent encore dans certains recoins de l'église ?

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